Selinka, poupée de glace

Selinka

/// Mon personnage est : Inventé ///

I. Identité

Nom, Prénom(s) : Snowlake, Selinka. Elle a un prénom russe en raison de ses origines.

Date de Naissance, Age (et Age en apparence pour les Vampires): Le 6 septembre 1975, 18 ans, elle fait son âge, mais elle est morte à 17 ans.

Lieu de Résidence : Un appartement de la banlieue de Londres. Facile à payer avec l'argent des victimes.

II. Informations Personnelles

Caractère (Qualités/Défauts/Goûts) : La glace. L’ombre et la lumière. Lorsque l’on rencontre Selinka, on l’imagine particulièrement fragile. C’est faux et vrai à la fois.

Faux, parce qu’elle est extrêmement ambitieuse et perfectionniste. Ayant grandi au sein d’une famille peu aisée, elle a appris à ruser pour s’en sortir. C’est une opportuniste. Elle n’est jamais déstabilisée, ce sont les autres qu’elle déstabilise. D’un bagout et d’un charme indiscutable, Selinka sait parfaitement manipuler les gens. Si vous pensez être tombé sur une fille frêle et candide, vous vous trompez lourdement. Mais elle joue beaucoup sur cette apparence. Orgueilleuse et narcissique, elle se considèrera toujours comme la meilleure. Hypocrite et élitiste, soyez-en certains dès le départ : vous ne lui arrivez pas à la cheville et ne méritez pas son amitié, mais elle vous fera parfois croire le contraire.

Et vrai, vrai car comme tout le monde, Selinka a ses faiblesses. Son premier point faible, c’est son cœur. Le seul qui ne soit pas de glace. En manque cruel d’affection durant son enfance et son adolescence, la jeune fille peut fondre littéralement si l’on arrive à percer sa carapace. Mais il en faudra beaucoup, car Selinka est particulièrement méfiante. Elle a appris à ne faire que peu confiance aux gens. Elle sait très bien à quel point les hommes peuvent être hypocrites. Elle en a fait l’expérience et, en guise de vengeance, joue à son tour avec eux.

Outre son cœur, une seule chose lui cause préjudice. Sa condition. Car Selinka ne s’est pas encore faite à son état de vampire. Oh, tuer des gens ne la traumatise pas outre-mesure, même si elle essaie de se contrôler pour certaines personnes, les enfants par exemple – en vain. Mais elle ne peut plus profiter de simples plaisirs de la vie. Gourmande, elle raffolait des sucreries en tout genre. Elle ne peut plus que se nourrir de sang. Amoureuse, elle pouvait se donner corps et âme. Aujourd’hui, elle craint d’être amenée à tuer l’élu de son cœur par simple instinct. Il est difficile de se contrôler lorsque l’on est un vampire, et d’autant plus lorsqu’on l’est depuis peu. Certes, elle a des pouvoirs qu’elle n’aurait jamais imaginés. Mais elle a également du mal à les contrôler. Elle n'a plus la magie non plus. Et surtout, la mort ne l’a pas délivrée de sa maladie. Encore aujourd’hui, elle ne peut se promener à la lumière du jour. Quelle cruauté… Le seul avantage, c’est qu’elle n’a eu aucun mal à se faire à l’idée qu’elle n’allait plus revoir la lumière du jour, puisqu’elle s’y est déjà habituée depuis plus de dix ans.

Au-delà de ses forces et faiblesses, Selinka est une jeune fille qui aime la « vie » et en profite, quand elle le peut. N’ayant pas eu une enfance facile, elle se venge de cette période noire. Esthète, elle apprécie l’art et, par extension, tout ce qui est beau, hommes et femmes inclus. Hédoniste, elle aime se faire plaisir, sans aucun scrupule. Elégante, elle se pare de vêtements sophistiqués et de tissus délicats. Raffinée, elle adore les endroits huppés, les bals et les galas. Elle danse d’ailleurs merveilleusement bien. Mais surtout, elle chante. Sa voix cristalline est aussi pure que sa peau, aussi pure que de la glace. Une voix qui prête au rêve et au fantasme. Une voix si belle qu’elle l’a sortie de la misère. Sa voix, c’est tout ce à quoi elle peut se raccrocher.

Douce, fragile, sereine, sage, voilà comment on pourrait qualifier Selinka en la rencontrant pour la première fois. Douce, dans sa façon de toucher, de caresser, de prendre possession d'un objet ou d'un corps. Fragile, dans sa façon de marcher, telle une nymphe céleste, et de s'asseoir avec une infinie délicatesse. Sereine, dans sa façon de contempler le ciel, comme si elle savait qu'elle ne pourrait jamais subir aucune entrave dans sa vie. Et sage, comme si son corps hyalin ne pouvait qu'être représentatif de sa vertu, de la pureté de son âme. Mais son regard, son simple regard en dit long sur sa véritable personnalité. Selinka n'est pas douce, elle est caustique, épigrammatique, impitoyable, corrosive, une véritable vipère dans un corps de colombe. Selinka n'est pas fragile, elle est inaltérable, pugnace, infrangible. Mais Selinka n'est pas sereine, elle doute, elle est anxieuse, tourmentée, torturée par ce mal qui la ronge et cette apparence qu'elle voudrait changer. Selinka n'est pas sage mais effrontée, n'est pas pure mais lascive, n'a de vertueux que sa pudeur, qu'elle consent toutefois à enterrer face à l'élu de son cœur. Selinka, ou comment dissimuler son venin dans une enveloppe duveteuse...

Selinka chérit ses origines, ses amis, sa maison. Elle vénère l'amour, la passion, la sensualité. Elle se passionne pour la littérature, le dessin, la musique. Elle s'embrase lorsqu'on l'admire, qu'on la considère, qu'on la touche. Elle idolâtre la beauté, la délicatesse, la grâce. Elle s'intéresse à la magie noire, aux forces du mal, à l'interdit. Elle est férue de pouvoir, de réussite, de domination. Elle affectionne la mode, les cosmétiques, la coquetterie. Elle aime tous les plaisirs de la vie, c'est une épicurienne. Son principal refuge : l'ombre.

Qualités Principales : Finesse, sensibilité, calme, patience, charme, bagout, ruse, prudence, ambition.
Défauts principaux : Orgueil, narcissisme, élitisme, hypocrisie, égoïsme, opportunisme, manipulation, mensonge, anxiété.

Peur(s) : Elle dédaigne les inconnus, se moque de la plupart des filles, n'a que faire des insignifiants, abomine les moldus, maudit ses ennemis, déteste le laisser aller, vomit la pitié, refuse qu'on l'ignore, ne supporte pas les familiarités, exècre la laideur, abhorre la stupidité, réprouve l'altruisme, snobe la magie blanche, peste contre l'échec, répugne à admettre qu'elle a tort, repousse les ringards, hait la naïveté. Elle n'aime pas les prérogatives, c'est une libertaire. Sa principale phobie : la lumière.

Physique :

La glace. C’est ce à quoi l’on pense en la voyant pour la première fois. Ses yeux aussi bleus que le ciel de l’arctique vous transpercent immédiatement. Sa peau d’une blancheur nacrée, son teint opalescent, la finesse de ses traits rappellent la pureté des premières neiges de montagne. Et son allure à la fois hautaine et gracieuse rappelle celle d’une imaginaire reine des glaces. La glace. Si fine et si hyaline, que l’on pourrait presque voir à travers elle. La délicatesse de ses mains est sans pareil. Selinka semble avoir été sculptée dans la glace. En apercevant Selinka, on croit tout d'abord avoir affaire à un fantôme. Son teint diaphane, sa démarche vaporeuse, son regard mystérieux, tout porterait à croire qu'elle reviendrait de l'au-delà, ce qui n’est pas complètement faux. En réalité, la physionomie si particulière de cette jeune fille était principalement due à une maladie génétique très rare, la porphyrie érythropoïétique. En langage profane, Selinka ne pouvait supporter la lumière du soleil, ni certaines lumières artificielles comme les lumières fluorescentes. La confrontation à ces lumières provoquait chez elle des éruptions cutanées, qui pouvait être suivies d'un oedème et de graves lésions sur ses membres externes et son visage, et une trop longue exposition aurait entraîné la destruction totale de son épiderme et la mort de la jeune fille. Ce syndrome a eu pour conséquence de la fragiliser profondément et a engendré chez elle une pâleur extrême. Cet aspect n’a donc pas changé une fois la jeune fille devenue vampire.

Le deuxième signe particulier que l'on remarque chez Selinka, ce sont ses yeux joliment bridés, symboles de son métissage. En effet, née de père blanc et de mère asiatique, la jeune fille est eurasienne [note : le mannequin qui représente Selinka est également eurasienne, de père russe et de mère chinoise, superbe mélange !]. Elle arbore les qualités physiques de chacune de ses deux principales origines – outre son pays natal -, ce qui donne un étonnant et magnifique résultat. Concernant sa silhouette, outre le fait qu'elle soit si gracile et aérienne, elle est aussi très élancée. Selinka n'est pas très grande, mais elle est très mince, à la limite de la maigreur, conséquence supplétive de sa maladie. Ses jambes sont proportionnellement à son corps très longues. Ses mains sont incroyablement fines. Les cheveux de Selinka sont souples et soyeux, d'une simple couleur châtain, quand elle ne porte pas de perruques pour changer un peu. Sa bouche est pulpeuse, en forme de cœur, d'un rouge naturel, qu'elle n'a aucunement besoin d'intensifier par un cosmétique quelconque. Les traits de son visage sont fins et harmonieux.

Le choix de Selinka dans son style vestimentaire se porte presque exclusivement sur des vêtements qui la représentent. Des tissus doux ou légers, tels le voile, la mousseline, la gaze, les microfibres, le satin, la soie, la dentelle, ainsi que le duvet pour l'hiver. Des formes éthérées : jupes, robes, chemisiers, étoles, corsaires, etc. A ses pieds, de fines sandalettes en été, des escarpins à talon plat ou des bottes en hiver. Ses couleurs de prédilection : le blanc, le mauve, le vert, le violet, le turquoise, mais également le noir, qui fait ressortir au maximum la lactescence de son teint. Tantôt élégante, tantôt rebelle, elle varie les matières et les styles à sa guise, restant toujours arachnéenne. Elle peut se parer de façon discrète ou bien de couleurs vives, sans jamais sombrer dans la vulgarité. La subtilité est son maître-mot en matière de toilette. Très coquette, comme précisé plus haut, elle se pare également de discrets bijoux ornés de pierres précieuses. Elle se maquille délicatement, un peu de mascara sur les cils, un fluide fard à paupière d'une couleur pastelle, une touche de blush rosé sur les joues, un soupçon de gloss sur ses lèvres charnues. Le maquillage peut devenir plus contrasté lorsqu'elle joue les insoumises. Ses ongles sont toujours parfaitement manucurés. Mais, le plus important, ne supportant pas de ne plus pouvoir changer de coupe de cheveux, elle porte souvent des perruques.

Signes particuliers :

On peut dire que sont physique est en lui-même un signe particulier, mais elle arbore sur le bras gauche un tatouage représentant une tête de mort ornée d’une fleur, La beauté et la finesse alliées à la mort, un symbole qui la représente parfaitement. L'autre particularité, celle dont on se rend rapidement compte, c'est son accent russe. Elle ne l'a pas quitté même après des années passées en Grande-Bretagne. Il s'est atténué au fil du temps, mais il est toujours là.

III. Biographie

Enfance :

Selinka est née en Russie, en Sibérie plus précisément, au sein d'une famille de sang pur, aisée et aux cultures disparates. Elle se montra rapidement très éveillée, maligne et intelligente, faisant le bonheur de ses géniteurs. Dès les premiers mois, Selinka présentait un teint si immaculé que sa mère, d’origine japonaise, la surnomma « Yuki », terme définissant la neige en nippon.

- Maman, pourquoi tu m'appelles « Yuki » ?

- Yuki, c'est la neige. La neige est magnifique, douce, pure, fraîche, elle met du baume au cœur quand on la voit. Tu sais, « Snowlake » signifie « lac de neige ». La neige, c'est toi ma chérie.

La neige, c'est moi.

Quand la jeune fille eut trois ans, sa mère accoucha d'un deuxième enfant, une petite fille baptisée Smeïana. Selinka était pleine de curiosité concernant sa petite sœur, elle voulait sans cesse jouer avec, la cajoler, la faire rire, lui apprendre des choses. Mais les auteurs de ses jours ne voyaient pas cette conduite du même oeil. Petit à petit, ils éloignèrent Selinka pour se consacrer à Smeïana, qu'ils jugeaient trop fragile pour la laisser aux mains d'un autre enfant. Ils estimaient également devoir s'occuper en priorité de Smeïana, car un bébé demande énormément d'attention. Selinka fut profondément choquée par cette attitude, si bien que peu de temps plus tard, elle présenta des signes de troubles psychologiques et d'anémie. Alertés, les parents y virent une forme d'anorexie volontaire de la part de la petite fille, qu'ils considérèrent comme un caprice éhonté de sa part. Après l'avoir fait soigner physiquement à l’hôpital magique de la région, ils la menèrent à un sorcier psychologue qui décela un important sentiment d'infériorité de la fillette par rapport à sa sœur. Les Snowlake n'en firent pas cas et tentèrent de raisonner leur aînée en lui expliquant qu'il fallait parfois faire des concessions et que tout ne pouvait pas toujours être rose. Ils la rassurèrent toutefois en promettant que les choses changeraient quand Smeïana serait capable de se débrouiller toute seule, comme sa grande sœur. Confiante, Selinka s'effaça devant sa cadette.

Au fil des mois qui passaient, l'attention des Snowlake envers leur benjamine ne s'estompa pas et Selinka se fit de plus en plus transparente. Elle passait ses journées enfermée dans sa chambre à se plonger dans des livres, seule source pour elle d'évasion et de maigre bonheur. Non, ses géniteurs ne la détestaient pas, ils l'aimaient toujours comme des parents aiment leur fille, mais lui accordaient beaucoup moins d'égards qu'à la plus jeune. Selinka et Smeïana n'allèrent pas à la maternelle, tout simplement parce que leur père ne voulait pas qu'elles fréquentent de jeunes moldus. Ce fut donc leur mère qui leur enseigna les bases du savoir et de l'éducation. Selinka ne sortait donc que très peu et voyait rarement la lumière du jour, sinon à travers les vitres des fenêtres de la maison. Un matin de décembre 1980, alors que la neige était tombée drue, son père sortit de la maison muni de sa baguette et entreprit de lancer un sort pour dégager les congères qui s'étaient formées devant la porte. Selinka entendit alors son paternel pester contre « cette saleté de neige » qui avait durci et contre le temps qu'il perdait à la faire disparaître. Se rappelant ce que sa mère lui avait dit avant la naissance d'Smeïana, la petite fille se mit à sangloter. Sa mère accourut alors, pensant qu'elle s'était blessée avec un quelconque objet.

- Maman, pourquoi la neige est méchante ?

- La neige n'est pas méchante, la neige est merveilleuse, comme toi.

- Alors pourquoi papa crie après la neige ?

- Tu sais, même les meilleures choses peuvent parfois inspirer de l'antipathie ou de la colère. Nous t'avons souvent grondée n'est-ce pas ? Pourtant, nous t'aimons plus que tout au monde.

- Plus que Smeïana ?

- Nous vous aimons toutes les deux de la même façon, ma chérie.

La fillette ravala ses larmes. Le père rentra alors, frigorifié.

- J'en ai assez d'avoir à dégager cette neige tous les matins ! C'est un véritable fléau, on ne peut pas s'en débarrasser.

Selinka ne put retenir de nouveaux pleurs. Elle s'enfuit en courant dans sa chambre, tandis que Yumi lançait un regard noir à son maladroit mari et se précipita à la suite de sa fille pour la consoler. Mais alors qu'elle arriva devant la porte de sa chambre, celle-ci lui claqua à la figure alors que Selinka était déjà allongée sur son lit, en train de verser une rivière. Ce fut la première expérience magique de la fillette.

La neige est un fléau dont on veut se débarrasser.

Les mois passèrent de la même façon, inexorablement, si ce n'est que Selinka s'était endurcie. Pour elle, son père ne l'aimait pas, il préférait Smeïana. Pire, il voulait se débarrasser de sa fille aînée. Elle en était persuadée. Elle l'évitait donc du mieux qu'elle pût, se concentrant toujours sur ses bouquins et, depuis ce matin de décembre, sur sa magie. Elle essayait de faire bouger des objets. Elle n'y arrivait que rarement et recommençait toujours sans relâche, jamais satisfaite. Cette fois, elle ne sortait plus du tout de chez elle. Un an après l'incident avec son père, la neige recouvrit à nouveau la ville de son épais manteau blanc. Un matin, toujours aussi émerveillée par ce phénomène qui la représentait, Selinka voulut sortir pour jouer. Mais au moment ou les rayons du soleil se posèrent sur elle, elle hurla. Alarmée, sa mère se précipita vers elle, juste à temps pour voir apparaître des plaques rouges sur les bras de la fillette. Par réflexe, elle traîna cette dernière dans la maison et appela immédiatement les urgences. Très vite, on vint la chercher, tout en évitant de l'exposer à nouveau au soleil, puisque faute de diagnostic, c'était la cause la plus probable de cette éruption cutanée. Après des jours de recherche composée d'examens et de traitements en tout genre, un médicomage découvrit enfin les véritables raisons de ce phénomène. Selinka avait une porphyrie érythropoïétique. Lorsque l'homme expliqua en détail les symptômes et les conséquences de cette maladie, Yumi et Dwayne s'effondrèrent. Il ne serait dorénavant plus possible pour Selinka de sortir au grand jour. Ca, bien sûr, ça ne bouleversait pas leurs habitudes. En revanche, son cas nécessitait des soins et une attention constante. Les parents, déjà si prévenant envers leur cadette, allaient devoir s'occuper encore davantage de l'aînée. Yumi se pencha sur le lit de sa fille et lui adressa un sourire navré.

- Ma chérie, cela te fait un nouveau point commun avec la neige... Elle ne peut supporter le soleil, qui la fait fondre.

La neige fond au soleil.

Et voilà comment cette si mignonne petite fille se retrouva complètement coupée du monde. Ses parents la dorlotaient, lui offrant tout ce qu'elle désirait, mais ça ne changeait rien à son opinion. Car Yumi et Dwayne ne posaient pas sur elle les mêmes yeux que sur Smeïana. Smeïana se montrait de plus en plus jolie au fur et à mesure qu'elle grandissait, tandis que Selinka avait l'impression que son corps devenait un squelette translucide. Smeïana était sociable et se faisait des amis sorciers dans le quartier, tandis que Selinka ne pouvait pas sortir pour jouer avec eux. Mais c'était de sa faute, elle n'avait qu'à sortir quand elle le pouvait encore et les amis qu'elle aurait conquis viendraient la voir aujourd'hui. Ses parents lui avaient bien fait comprendre.

*Ils se fichent pas mal de moi, je ne suis qu'un boulet pour eux. Tout ce qu'ils souhaiteraient, c'est que je sois morte et qu'ils puissent se consacrer à l'éducation de Smeïana, qui est une petite fille normale, elle.*

Chaque jour, la haine prenait un peu plus de place dans le cœur de Selinka. Chaque jour, elle sentait le regard narquois de cette sœur qu'elle n'avait pas désiré se poser sur elle pour l'humilier un peu plus. Chaque jour, elle entendait le rire des enfants dehors tandis qu'elle était prisonnière de quatre murs. Chaque jour était un calvaire supplémentaire. Selinka n'allait évidemment pas à l'école et continuait à suivre les enseignements de sa mère, qui se montrait très bon professeur. Mais elle manquait cruellement de vie sociale. En fait, elle ne sortait absolument jamais. En Sibérie, l’ensoleillement est presque constant. Il y a très peu de précipitations, et même quand il y en a la luminosité est trop forte. Voyant bien qu’il n’était plus possible pour leur fille de vivre ainsi, ses parents décidèrent de déménager, et de s’installer en Angleterre, où Dwayne vivait étant jeune. Là-bas le climat était plus adapté à la maladie de la jeune Selinka.

Le déménagement eut lieu en 1984. Très polis, leurs nouveaux voisins frappèrent à la porte des Snowlake pour se présenter. Selinka voulut descendre pour faire la connaissance de ces nouvelles personnes, mais son père lui fit signe de rester en haut et de ne pas se montrer.

*Il a honte de moi, de mon apparence si laide...*

Elle pleura silencieusement, mais resta tout de même cachée en haut de l'escalier pour apercevoir les voisins. Parmi eux, un jeune garçon qui devait avoir environ son âge. Selinka fut dépitée, car si elle avait pu leur dire bonjour, elle se serait peut-être fait un nouvel ami. D'autant que le garçon en question était très séduisant à ses yeux. A la place, ce fut Smeïana qui l'accueillit. Elle était si mignonne dans sa petite robe bleue si légère, comment lui résister ? La mort dans l'âme, Selinka retourna dans sa chambre et inonda son lit de larmes. Les jours qui suivirent, le jeune voisin revint souvent chez les Snowlake pour jouer avec Smeïana. Selinka lui fut enfin présentée, mais elle n'osa pas le regarder en face et, après avoir rougi, s'éclipsa à la hâte. Elle apprit ce jour-là que le jeune garçon s'appelait Cole Peacock et qu'il avait un an de plus qu'elle. Il était donc plus âgé que Smeïana de quatre ans, mais cette différence ne semblait pas le déranger. Il faut dire que lorsque l'on est enfant on est toujours content de trouver un camarade de jeu dans son quartier, peu importe son âge. Parfois, quand les deux amis étaient dans la maison, Selinka les observait en silence et sa jalousie grandissait de plus en plus. Pourquoi sa sœur avait-elle tout ce dont elle rêvait et pas elle ? Elle se moquait pas mal des cadeaux empoisonnés de ses parents, ce qu'elle voulait c'est c'était de l'amour, de l'affection, ou même simplement un peu d'attention.

A mesure que le temps s'écoulait, Selinka devenait de plus en plus exécrable, ce qui engendrait un cercle vicieux, puisque ses parents l'envoyaient sans arrêt se calmer dans sa chambre. La jeune fille, que la rancœur déchirait, prit alors la décision de tuer sa famille. Une nuit, elle se rendit dans le bureau de son père et y chercha des grimoires traitant de magie noire. Elle nota sur un carnet tout ce qui était susceptible de lui servir. Malheureusement, elle n'avait ni baguette magique, ni ingrédients pour faire une potion. Elle réfléchit et en vint à la conclusion que son père devait forcément avoir quelques éléments dans son bureau. Elle opta pour une potion dont l'en-tête stipulait « poison foudroyant ». Elle nota les ingrédients et, la nuit suivante, se rendit à nouveau dans le bureau de son père. Elle ne trouva pas tout - en réalité, Dwayne mettait hors de portée des enfants les éléments dangereux et Selinka ne trouva que les plus inoffensifs, mais elle n'en savait rien -, mais estima que ce devait être suffisant pour faire un bon poison. Elle n'avait pas de chaudron pour faire chauffer le tout, alors elle versa la mixture dans un récipient et la fit chauffer au bout d'une chandelle, seule lumière qu'elle supportait. Le lendemain, à table, elle décida de tester sa potion en premier lieu sur sa sœur et en versa discrètement dans son verre. Lorsque la petite Smeïana but son eau, elle se retrouva immédiatement avec des pustules sur le visage. Affolés, ses parents, qui l'avaient vue boire, prirent le verre, en vidèrent le contenu dans l'évier et le jetèrent à la poubelle. Yumi se demanda si ce n'était pas l'eau du robinet qui était contaminée, mais Dwayne soupçonna immédiatement la sœur de Smeïana, qui n'avait dit mot depuis le début de l'incident. Elle fut punie, privée de tout ce qui pouvait distraire ses mornes journées et ce pendant une semaine. Selinka décida de ne pas renouveler l'expérience.

Mais son ressentiment était toujours présent, de même que son ambition d'arriver un jour à se débrouiller par elle-même et à leur montrer à tous qu'elle était plus forte qu'ils ne le pensaient. L'hiver suivant, elle tomba par hasard sur un journal qui gisait sur la table du salon. Vérifiant que ses parents ne faisaient pas attention à elle, elle ne put s'empêcher de lire les gros titres et ce qu'elle vit l'abasourdit. Trois sorciers étaient morts dans une avalanche. « Les trois hommes s'adonnaient au ski, un sport moldu, quand ils furent emportés par un subit éboulement. Ils n'eurent hélas pas le temps de sortir leurs baguettes ». Plus loin était écrit : « Encore une fois, la neige meurtrière avait frappé. »

La neige est dangereuse, la neige tue.

Quelques temps plus tard, la jeune fille, alors presque âgée de dix ans, surprit une conversation entre ses parents.

- Cole vient de recevoir sa lettre pour Poudlard. C'est le branle-bas de combat chez les Peacock.
- Crois-tu que notre fille la recevra aussi ?
- Smeïana ? Evidemment, tu as vu comme elle se débrouille ? Elle...
- Non, non, pas Smeïana, Selinka, évidemment ! Si elle va à Poudlard, sa rentrée se fera dans un an mon cœur...
- Oh, oui, Selinka... Et bien, à dire vrai, je souhaiterais fortement qu'elle reçoive sa lettre. Ca nous permettrait de ne plus l'avoir sur le dos. Je sais, chérie, c'est notre fille, mais c'est tellement de soucis au quotidien... Et puis, ça serait faire son bien... A l'intérieur de Poudlard, il y a très peu de lumière, elle pourrait y évoluer librement et elle se ferait sans doute enfin des amis... Du moins, si elle change son caractère.
- Tu as peut-être raison...

*Poudlard ? Qu'est-ce que Poudlard ? Une pension où ils veulent m'envoyer pour se débarrasser de moi ? Non, sinon Cole et Smeïana n'iraient pas...*

Selinka n'avait pas la moindre idée de ce que pouvait être Poudlard, mais elle se dit que ce ne serait pas si mal de changer d'air, de s'éloigner de cette famille qu'elle méprisait. Elle se mit à penser à ce « Poudlard » de façon continuelle, attendant le jour où on l'y enverrait. En plus, Cole était là-bas... La seule chose qui l'emplissait de tristesse était d'avoir appris que sa sœur y allait aussi. Elles iraient sans doute en même temps, mais quand ? Pourquoi était-ce si long alors que Cole y était déjà ? Mais enfin, un jour de 2001, la lettre tant attendue arriva. Selinka - et uniquement elle - était conviée à faire sa scolarité à Poudlard. Ainsi, la jeune fille eut la confirmation qu'il s'agissait bien d'une école, dans laquelle elle serait nourrie et logée. Une école de sorcellerie. Ce fut une immense joie pour elle. Non seulement elle y allait sans sa sœur, mais en plus c'était pour y apprendre la magie. Elle allait même avoir une baguette ! Les jours qui précédèrent la rentrée, ses parents lui achetèrent toutes les fournitures dont elle avait besoin. En les voyant entrer dans la maison avec tant de nouvelles choses, Selinka ne put cacher sa joie. Pour la baguette, ce fut Ollivanders lui-même qui se déplaça pour lui faire essayer quelques modèles, jusqu'à ce qu'elle trouve celle qui l'adoptât. Pour la première fois de sa vie, elle eut droit à un regard jaloux de la part de sa sœur. Elle grava cet instant dans sa mémoire pour s'en souvenir à tout jamais.

Vie avant la transformation : Le premier problème de cette extraordinaire épopée fut d'aller jusqu'à la gare en évitant la lumière du jour. Emmitouflée sous divers tissus, à tel point que l'on eût dit une momie, la petite Selinka fut emmenée dare-dare à la gare de King's Cross en taxi dont les fenêtres avaient été teintées. Pas de transport magique, c'était trop dangereux pour sa fragile santé. Arrivée à la gare, elle eut une surprise. Selinka n'était pas la seule à se rendre à Poudlard, Cole était là avec ses parents. La jeune fille ne savait pas si elle devait se réjouir ou non de devoir se rendre dans cette école accompagnée d'un voisin dont elle était amoureuse mais qui n'avait d'yeux que pour la cadette. En outre, une autre difficulté l'attendait, car il fallait qu'elle franchisse le mur qui menait à la voie 9 3/4, épreuve difficile pour cette fillette qui n'avait même jamais quitté la demeure familiale, encore moins ses parents, et qui avait toujours été assistée. Mais cette dernière se souvint de la promesse qu'elle s'était faite. Elle devait leur montrer ce dont elle est capable. Embrassant sommairement ses parents et sa sœur, sans y mettre beaucoup de cœur, elle prit son chariot et s'avança contre le mur, les yeux fermés et la peur au ventre. Elle sentit alors quelqu'un lui prendre la main et rouvrit les yeux. C'était Cole, qui lui souriait affectueusement. Il voulait l'aider à franchir le mur. Le cœur tout à coup réchauffé, elle traversa le passage sans encombre.

Enfin ! Selinka eut envie de hurler de joie. Elle était enfin débarrassée de sa saleté de famille et de toutes les contraintes qui en résultaient. Mais le challenge n'était pas encore relevé. Le plus dur restait à venir. Elle se précipita illico presto dans le train pour être à l'abri de la lumière, car même emmaillotée elle n'était pas rassurée. Cole s'élança à sa suite. A l'intérieur du Poudlard Express, beaucoup d'enfants et d'adolescents couraient dans tous les sens pour trouver un bon compartiment ou aller acheter des friandises. Selinka, bien que de parents sorciers, ne connaissait pas cet univers, car elle avait toujours été tenue à l'écart du moindre événement relatif à la magie. Elle lança un regard affolé à Cole, qui tenta de la rassurer et lui prit à nouveau la main pour la mener vers un compartiment ou d'autres élèves étaient présents. Ils s'y assirent, Cole ferma les rideaux et retira le camouflage de la fillette.

- Selinka, je te présente mes amis, Eric et Chloe. Ils sont à Serpentard, comme moi. Eric, Chloe, voici Selinka. Elle entre cette année à Poudlard, et si elle était à ce point couverte et que j'ai fermé les rideaux, c'est parce qu'elle a une maladie qui lui interdit de s'exposer à la lumière.
- Serrpentarrd ? Qu'est-ce que c'est ?
- C'est l'une des maisons de Poudlard, il y en a quatre, Gryffondor, Poufsouffle, Serdaigle et Serpentard. Chaque élève sera envoyé dans l'une des quatre maisons selon son caractère. Toi, gentille et frêle comme tu es, tu iras sans doute à Poufsouffle. Serpentard, c'est la maison des élèves rusés et ambitieux. Si tu n'étais pas ma voisine, je t'aurais sans doute virée du compartiment.
- Les Serrpentarrd pas aimer les Poufsouffle ?
- Les Serpentard n'aiment pas les autres maisons.
- C'est idiot.

Les trois Serpentard se mirent à rire de la naïveté, accentuée par son anglais incertain et son fort accent russe, de la jeune fille, par qui décida de bouder. Pourquoi ne pourrait-elle pas elle aussi aller à Serpentard ? Ambitieuse, elle l'était, rusée, elle ne savait pas, mais ça ne semblait pas impossible. Et si elle allait à Poufsouffle, où était le problème ? Du moment qu'elle se faisait des amis et qu'elle était loin de sa famille, elle se fichait pas mal de sa maison. Cole acheta des friandises et lui en offrit, ce qui la sortit de sa mauvaise humeur. Finalement, elle participa aux discussions et se rendit compte qu'il était plutôt amusant et jouissif de les entendre dire du mal des gens. Elle ne pouvait pas donner elle-même son avis, mais elle aurait vraiment voulu.

Le train arriva enfin à destination. Puisqu'il faisait nuit, Selinka n'avait plus besoin de ses protections et respira l'air frais de l'Ecosse avec appétit. Comme le paysage était beau sous toutes ces torches ! Elle monta dans une barque avec Cole et ses camarades et attendit avec impatience d'arriver à Poudlard. Là-bas, ce fut magique. Elle n'avait jamais vu une bâtisse aussi grande et aussi fantastique. Elle ne pouvait s'empêcher de tout observer dans les moindres détails tant elle était curieuse. Elle scrutait également tous les gens qu'elle n'avait pas encore vus, élèves comme adultes. On appela alors les première année, et Selinka fut au regret de se séparer de Cole. Tout le monde se rendit ensuite dans une gigantesque salle ou quatre immenses tables étaient alignées, tandis que Selinka et les autres élèves de son âge étaient menés vers un curieux tabouret ou trônait un vieux chapeau de sorcier usé. La fillette aperçut Cole et ses amis qui s'installaient à la table la plus proche de l'entrée. Ils semblaient bien s'amuser, comme tous les autres élèves d'ailleurs. Une femme entreprit alors de faire l'appel. Le premier nom qu'elle appela fut celui d'un garçon blond plutôt robuste, qui alla s'asseoir sur le tabouret. On lui plaça le chapeau sur la tête et une seconde plus tard celui-ci clama : GRYFFONDOR ! Selinka écarquilla les yeux en voyant le chapeau crier. Après plusieurs noms, son tour arriva enfin. Elle s'assit sur le tabouret et lorsqu'on lui mit le chapeau, elle l'entendit parler dans sa tête. C'était une sensation très étrange.

*Je vois... Beaucoup d'animosité et de souffrance en toi, mais également beaucoup d'ambition et de conviction... Tu as du courage, certes, tu pourrais aller à Gryffondor... Mais la soif de réussir et le besoin d'être admirée sont plus forts, ce qui signifie...*
- SERPENTARD !

Selinka n'en revenait pas. Elle était dans la même maison que Cole ! Lui qui la trouvait trop gentille pour ça... Il était évident qu'il ne la connaissait que trop peu. Elle alla s'asseoir, un sourire radieux aux lèvres, non loin de Cole, sous les applaudissements de la tablée.

- Je t'avais sous-estimée, Selinka. Si le Choixpeau a choisi Serpentard pour toi, c'est que tu es plus maligne que je le pensais. Félicitations.

Elle ne savait pas si elle devait prendre ça pour un compliment, mais de la part de Cole, n'importe quelle banalité lui faisait plaisir. Hélas, la suite fut moins rose pour la nouvelle vert et argent qu'elle était.

En première année, tout se passa relativement bien. Intelligente et futée, elle obtenait de bonnes notes dans la plupart des matières. Elle ne pouvait en revanche participer ni au cours de vol, ni à celui de botanique, à cause de sa maladie. Heureusement que la salle commune de sa maison se situait sous terre... En revanche, elle savait que jamais elle ne pourrait monter sur un balai, et ça la rendait triste. Elle se rattrapait volontiers sur les potions où elle excellait. C'était une matière qui ne demandait aucune force physique ou mentale, simplement un peu d'astuce et d'ingéniosité, ce que Selinka possédait à en revendre. Elle se fit peu d'amis, mais c'était des gens sur qui elle pouvait compter. Elle s'entendait aussi très bien avec Cole et ses camarades, qui la taquinaient de temps en temps. Jamais Selinka n'avait eu une vie aussi agréable, excepté avant la naissance de sa sœur.

La deuxième année se passa sans encombres, mais la troisième année, Cole commença à s'éloigner d'elle. Elle ne mit pas longtemps à comprendre pourquoi. Il s'était trouvé une petite amie, une fille de leur maison et de leur année, une fille que Selinka n'aimait pas beaucoup. Celle-ci dut alors se rendre à l'évidence : Cole ne l'avait jamais considérée comme une petite amie potentielle, ni même comme une amie, mais simplement comme une voisine distrayante. Cette troisième année fut terrible pour Selinka, d'autant que par ailleurs, elle ne pouvait se rendre aux sorties à Pré-au-Lard avec les autres. Elle passa les semaines suivantes à se morfondre et à pester et devint véritablement détestable et asociale. Fort heureusement, ce n'était pas spécialement grave pour une Serpentard, et si son attitude en fit fuir certains, d'autres - des filles - la soutinrent en maudissant elles-même les causes de son humeur massacrante, assurant qu'elles en passaient tous par là. Selinka devint véritablement hautaine et méprisante envers les garçons, et particulièrement envers Cole, si bien qu'en quatrième année, ils ne se parlaient plus du tout. Certains ados se moquaient d'elle en racontant qu'elle était frigide, mais elle n'avait que faire de leur bêtise. Elle s'estimait de toutes façons trop jeune pour être avec un garçon et encore plus pour avoir des relations sexuelles. Et elle était finalement soulagée que Cole ne l'ait pas choisie, car il semblait être un véritable briseur de cœurs.

En revanche, s'il y en avait une dont il n'avait toujours pas brisé le cœur, c'était Smeïana. Car cette année-là fut sa première à Poudlard et Cole l'avait prise sous son aile, comme il l'avait fait trois ans plus tôt avec Selinka. Et à chaque fois que cette dernière recevait un hibou de ses parents pendant les vacances scolaires - vacances durant lesquelles elle ne rentrait jamais chez elle, hormis durant l'été -, c'était pour lire que Smeïana et Cole s'entendait toujours aussi bien malgré leur différence d'âge. Selinka, bien qu'ayant décidé que le jeune homme n'était pas fait pour elle, en avait le cœur serré à chaque fois. Pendant les grandes vacances, le jeune garçon venait toujours rendre visite à la cadette des Snowlake et n'adressait plus la parole à Selinka.

Lors des grandes vacances qui eurent lieu entre la quatrième et la cinquième année de la jeune fille à Poudlard, Selinka était seule chez elle quand on frappa à la porte. Elle se couvrit le visage et les mains pour aller ouvrir, bien que ses parents lui eussent interdit de répondre à la porte pendant leur absence. Surprise, c'était Cole. Selinka le fit hâtivement entrer et referma la porte par peur de la lumière, puis lança un regard glacial au jeune homme.

- Smeïana n'est pas là.
- Ce n'est pas Smeïana que je viens voir, c'est toi.
- Je n'ai rrien à te dirre.
- Au contraire, Selinka, j'aimerais comprendre les raisons de ta conduite.
- Tu t'es moqué de moi.
- Je ne t'ai jamais rien fait miroiter.
- Peu imporrte, je n'ai rrien à ajouter, tu peux parrtirr.

Mais le jeune Serpentard n'en avait pas du tout l'intention. Il prit la main de Selinka dans la sienne.

- Selinka, tu dois m'excuser... En réalité, j'avais peur...
- Peurr de quoi ? De ma maladie ?
- En partie. J'avais peur de ta fragilité, j'avais peur de te faire du mal.
- Et bien tu m'en as fait.
- Je ne voulais pas... Tu me plais vraiment Selinka. Je crois... que je suis amoureux de toi.

Le cœur de la jeune fille fit un bon dans sa poitrine et elle se sentit rougir, mais elle ne répondit rien. Le jeune homme dut s'apercevoir de sa gêne puisqu'il ajouta :

- Je sais que tu m'aimes aussi.
- Et Smeïana ?
- Smeïana est une gamine ! Je la considère comme une petite sœur.
- Je ne te crrois pas.

Le jeune homme la prit alors délicatement dans ses bras et lui déposa un doux baiser sur les lèvres. Selinka se sentit fondre.

La neige fond au soleil...

- Et maintenant, tu me crois ?
- Oui, enfin je... Peut-êtrre...

Il l'embrassa à nouveau et elle lui rendit son baiser. Si jamais ses parents rentraient à cet instant, elle recevrait sans doute la pire punition de toute sa vie. Mais elle s'en moquait, elle ne pensait qu'à l'instant présent, à l'étreinte si confortable et si agréable de Cole... Celui-ci lui caressait doucement la nuque, puis le dos. Enfin, il desserra son étreinte. Il devait partir. Ils s'embrassèrent à nouveau sur le pas de la porte, puis se quittèrent, promettant de se revoir le lendemain. La jeune fille était sur un petit nuage.

La neige flotte dans les airs...

Le jour suivant, Cole tint sa promesse et se rendit chez les Snowlake, encore absents. Mais cette fois, il ne frappa pas à la porte, il monta directement à la chambre de la jeune fille, qui en fut stupéfaite.

- Cole ! Tu m'as fait peurr ! Pourrquoi n'as-tu pas frrappé ?
- Je voulais te faire une surprise. Regarde, je t'ai amené un cadeau. Tu me fais entrer ?
- Un cadeau ? Bien sûrr, entrre.

Il s'exécuta. Le présent était un rapeltout. "Pour que tu te souviennes toujours de moi", avait-il dit. Selinka referma la porte et l'invita à s'asseoir sur le lit. Le garçon ne se fit pas prier. Ils s'enlacèrent pour s'embrasser, mais cette fois le Serpentard se fit beaucoup moins doux que la veille. Ses mains s'éloignèrent des zones chastes de la jeune fille, qui tenta de les repousser, en vain. Il accentua sa pression et la coucha sur le lit, soulevant sa jupe. Elle cria et se débattit, mais il était énormément plus costaud qu'elle. Ce jour-là, elle perdit sa virginité d'une façon dont aucune adolescente ne rêverait. Elle n'avait pas 15 ans...

La neige a été souillée.

Lorsque Yumi et Dwayne revinrent, ils trouvèrent leur fille prostrée sur son lit, les jambes ensanglantées suite à la déchirure de son hymen. Elle faisait à nouveau de l'anémie. Le père s'éloigna, préférant laisser sa femme se charger de ce problème. Selinka raconta à sa mère qu'elle n'avait pas vu arriver ses menstruations et qu'elle avait tourné de l’œil à la vue du sang. Yumi consola sa fille et lui conseilla de compter les jours de son cycle à l'avenir.

C'était fini et bien fini. Plus jamais elle ne ferait confiance à aucun homme. Plus jamais. Elle ne dévoila pas cette histoire à ses parents, persuadées qu'ils la tiendraient pour responsable de son malheur. On eût pu penser que cette expérience la dégoûtât du sexe, il n'en fut rien. Comme une sorte de vengeance contre son propre sort, elle jugea qu'elle n'avait plus rien à perdre et qu'il valait mieux s'en amuser. Elle coucha avec d'autres garçons, mais n'y prit aucun plaisir. C'était comme si elle se faisait violence pour conjurer sa souffrance. La méthode Coué. Ses résultats scolaires s'en ressentirent et, finalement, elle sombra dans une dépression. Elle passait ses journées à l'infirmerie, enchaînant malaise sur malaise puisqu'elle ne mangeait plus. Elle n'avait plus goût à rien. Mais à Serpentard, tout le monde n'était pas du côté de Cole, qui avait bien entendu démenti tout rapport avec Selinka, affirmant qu'elle était tout à fait d’accord pour coucher avec lui, que c’était même elle qui lui avait fait des avances. Quelques filles, par leur propre expérience et surtout en prenant acte de l'état de santé préoccupant de leur camarade, décrétèrent qu'il était temps de la soutenir dans sa douleur et se rendirent régulièrement à l'infirmerie pour tenter de lui remonter le moral. Bien entendu, la façon de consoler d'une Serpentard était assez particulière. Il ne s'agissait pas de sortir des banalités comme « tous les garçons ne sont pas comme lui » ou « nous sommes là pour t'épauler », mais plutôt d'affirmer que « ce mec est un nul, on va lui pourrir la vie » et « t'inquiète pas, on va t'aider à te venger ma vieille ».

Ce qu'elles firent prestement. Pendant tout le reste de l'année, Cole subit toutes sortes de manifestations étranges qui le couvrirent de ridicule, par des phénomènes magiques, comme se réveiller un jour les cheveux verts et le visage couvert de pustule, mais également par des méthodes très féminines, comme de découvrir qu'une rumeur circulait sur le fait qu'il faisait toujours pipi au lit quand il avait passé une bonne journée. Le Serpentard en vit de toutes les couleurs, malgré le soutien de certains de ses amis et de Smeïana, jusqu'à ce que finalement il ne consentît à présenter des excuses à Selinka et à démentir devant tout le monde ce qu'il avait raconté. Bien entendu, tout cela ne retira pas à Selinka la souffrance psychologique que l'on subit après un viol, mais au moins, ses amies avaient tenu promesse. Cole se tenait à présent à carreau et Selinka reprenait petit à petit goût à la vie. Mais dans sa tête, tout n'était pas encore terminé. Ce qu’avaient fait subir les filles à Cole n’était absolument rien à côté de ce qu’elle-même avait subi. Elle se jura de se venger comme il se devait.

Grâce à cette détermination, ses résultats remontèrent et aux BUSE elle obtint un O en Potions et en Divination, un E en Sortilèges et en Astronomie, un A en Vieille Magie et en Histoire de la Magie, mais un P en Métamorphose et en DCFM, matières qui demandaient trop d'efforts physiques et mentaux pour elle. Elle fut exempte de la Botanique puisqu'elle n'avait pu participer aux cours.

En sixième année, Selinka reçut un nouveau coup de poignard. Smeïana et Cole sortait ensemble. L’aînée se surprit à s’inquiéter pour sa sœur… Peut-être allait-elle se faire violer, elle aussi… Mais elle se reprit. Tant mieux si ça arrivait, elle n’aurait que ce qu’elle méritait. Et au moins, elle se rendrait compte que Cole était véritablement un salaud. Mais il n’en fut rien. Bien sûr, le jeune garçon fit des avances à Smeïana, mais celle-ci les accepta sans ciller. Ca, Selinka l’apprit plus tard. Un jour où sa sœur vint lui rendre visite dans son dortoir, à la rentrée des vacances de Noël. La sixième année ne fut pas du tout heureuse de l’accueillir. Les jeunes filles reprenaient leur langue natale pour se parler.

- Qu’est-ce que tu viens faire là, Smeï ?
- Du calme, je suis juste venue t’annoncer que Papa et Maman ont l’intention de nous fiancer Cole et moi. Les parents de Cole sont enchantés. Bien sûr, je suis encore trop jeune, ça se fera quand j’aurai 15 ans. Et on se mariera deux ans après, à ma majorité. Tu te rends compte ? C’est génial !

Selinka fut atterrée par cette nouvelle. Ca voulait dire que Cole allait rentrer dans leur famille… Famille qu’elle avait reniée, certes, mais famille tout de même.

- Tu n’as pas l’air enchantée… Oh, je comprends, tu es jalouse. Pardonne-moi, j’avais oublié que tu t’étais fait larguer par Cole.
- Il ne m’a pas larguée ! Je…

Mais les mots ne sortirent pas. Selinka avait comme une boule dans la gorge. Smeïana soupira.

- D’accord, si tu veux. Peu importe. Rassure-toi, tu ne seras pas en reste. Les parents ont aussi prévu un fiancé pour toi. Par contre, il est un peu plus vieux… Mais il est très riche. Je suis sûre qu’il te plaira.

Sur ces mots, la cadette ricana. Selinka était abasourdie. Un fiancé ? Mais elle ne sortait avec aucun garçon en ce moment… Smeïana avait dit qu’il était plus vieux… Qui cela pouvait-il bien être ?

- Il te sera présenté ce week-end. Tu vas devoir revenir à la maison pour ça.

Le dit week-end arriva très vite. Comme prévu, Selinka retourna chez elle, anxieuse. Le samedi soir, un bal fut donné. On para la jeune fille d’une magnifique robe vert émeraude. Au début de la soirée, Selinka chercha autour d’elle d’en l’espoir d’apercevoir quelqu’un qu’elle connaissait, un garçon de Poudlard par exemple. Mais le seul qu’elle vit était Cole, évidemment. Il accompagnait Smeïana, magnifique dans une robe en tulle vert anis. Puis, Dwayne invita Selinka à monter sur une estrade, ou lui-même se tenait devant un micro. Elle s’exécuta, timidement. Elle était inquiète. Elle n’avait pas envie de faire un discours ou quoi que ce fût. Mais surtout, elle savait que son fiancé allait être présenté. Et là, elle le vit. Son père l’avait également invité à monter. Il n’était pas très vieux, la vingtaine sans doute, et pas spécialement laid, mais peu importe, elle ne le connaissait absolument pas… Dwayne le présenta. Il s’appelait Peter Higgs et était un noble sorcier de sang pur, à la tête d’un fabuleux héritage… Ecœurée, Selinka entendit son père annoncer leurs fiançailles, sous les applaudissent de l’assemblée, tandis qu’il mettait la main de sa fille dans celle du jeune homme. Selinka retira vivement sa main et s’enfuit. Son père demanda aux personnes présentes d’excuser le comportement de sa fille, qui, comme ils le savaient tous, était atteinte d’une grave maladie.

*Bien sûr, la maladie excuse tout. Pourquoi donc tout ça m’arrive ? Pourquoi ? Je suis déjà condamnée à supporter une vie sans soleil, pourquoi dois-je aussi l’être à vivre aux côtés d’un inconnu ?*

Pendant les semaines qui suivirent, Selinka refusa de retourner chez elle. A nouveau, elle sombra dans une dépression. Elle pouvait compter sur le soutien de ses rares amis, certes, mais ça ne changeait rien à la donne. L’idée qu’elle allait se marier la traumatisait sérieusement. En réalité, ce n’était pas la tristesse qui la rongeait, c’était la haine. Elle voulait se venger. Se venger de Cole, en premier lieu, mais également de sa sœur et de son père. Elle les détestait. Seulement voilà, elle n’avait pas une âme de Gryffondor. Elle ne voulait pas se contenter d’un coup de tête. Elle voulait une vraie vengeance, travaillée tout en finesse, et surtout, dont elle ressortirait indemne. Tous les jours, elle y réfléchissait, en vain. La nuit, elle continuait ses promenades près du lac. Mais, une nuit, elle s’avança près de la forêt interdite. Elle rencontra alors un superbe jeune homme, qui ne devait pas être beaucoup plus âgé qu’elle.

- Salut, on ne se connaît pas je crois… Tu es nouvelle ?
- Nouvelle ? Non, c’est ma septième année à Poudlarrd…
- A Poudlard ? Oh, pardon, avec ton apparence, j’ai cru que tu étais un… enfin… tu ne devrais pas te promener toute seule la nuit.
- Je n’ai pas le choix, je ne peux pas me prromener la journée.
- Vraiment ? Mais, attends… Tu es élève à Poudlard ou pas ?
- Oui, mais j’ai une grrave maladie. Je ne peux pas m’exposer aux rrayons du soleil.
- Tiens donc, voilà qui est intéressant, en plus de ton joli accent.

Jusqu’à présent, le garçon se tenait dans l’ombre, assez éloigné d’elle, mais il s’était rapproché au fur et à mesure de la conversation. A présent, il était tout proche, et Selinka pouvait voir à quel point il était beau. Mais il était également très inquiétant. Il semblait la dévorer du regard. Prise de panique, repensant soudain à Cole, la jeune fille s’enfuit en courant, sans demander son reste.

La nuit suivante, elle resta près du lac, et décida de ne plus jamais s’éloigner plus. Mais le garçon réapparut. Alors qu’elle faisait mine de partir, Il la supplia de rester et de l’écouter. Elle accepta, à condition qu’il reste à distance, ce qu’il fit.

- Pourquoi as-tu si peur de moi ?
- Je ne fais pas confiance aux garrçons. Et encorre moins à ceux qui se prromènent seuls la nuit.
- D’accord, je peux comprendre. Mais je te signale que toi aussi, tu te promènes seule la nuit. Tu sais, ta maladie m’a intrigué. Si je te disais que moi aussi, j’ai le même genre de maladie ?

Selinka écarquilla les yeux. Une maladie comme celle qu’elle avait ? Etait-ce possible ?

- Tu sais, moi aussi je souffre. Alors je te propose quelque chose. Qu’on se revoie régulièrement tous les deux, à distance bien sûr, et que l’on se raconte nos soucis respectifs. Ca nous fera du bien de nous confier non ?

La Serpentard accepta. Ils se revirent donc, et elle finit par se confier à lui. Au fur et à mesure, elle en racontait un peu plus sur elle. Quant à lui, il lui expliqua que ça faisait longtemps qu’il était dans cet état et qu’il en souffrait aussi. Il lui raconta qu’il ne voulait pas tomber amoureux car il devrait partager cette souffrance avec l’être aimé. Selinka n’avait jamais songé à ça. Mais amoureuse, elle commençait à le devenir. Un jour, elle lui fit part de ses sentiments. Mais il les rejeta. Il lui rappela qu’il ne pouvait pas tomber amoureux.

- Mais moi, je peux parrtager ta souffrance, j’ai la même !
- C’est vrai, mais… C’est plus compliqué que ça en réalité. Ne m’en veux pas Selinka, tu me plais beaucoup, mais ce n’est pas possible entre nous. Nous devons garder nos distances.
- Pourrtant, ce n’est pas ce que tu as fait la prremière fois.
- Parce que je ne te connaissais pas. Je me suis dit que tu étais peut-être une fille facile.

Selinka n’insista pas. Elle prit son mal en patience. Mais le jour où elle lui parla de son besoin de vengeance, l’attitude du jeune homme changea. Il eut tout d’abord l’air particulièrement intéressé.

- Et si je te disais que je peux te permettre d’assouvir cette vengeance ?
- Vrraiment ? Qu’est-ce que tu es ? Un tueurr à gage ?
- En quelque sorte. Disons que je peux faire de toi une tueuse, Selinka. Et même plus que ça.

Tout comme le premier soir, il s’était rapproché d’elle. Elle n’eut pas peur, mais ne comprit pas.

- Je crroyais que tu voulais qu’on garrde nos distances ?
- N’en as-tu pas marre de cette vie de souffrances, Selinka ? Ne voudrais-tu pas être délivrée de tout ça ?
- Est-ce que tu vas… me tuer ?
- Comment pourrais-tu te venger à six pieds sous terre ? Je veux t’offrir mieux que ça.

La transformation : Il l’embrassa. Elle ne comprenait toujours pas, mais cette proposition la tentait beaucoup. Qu’avait-elle à perdre ? Sa vie ne lui procurait aucun réel bonheur. Son seul bonheur, c’était lui. Alors, peu importait ce qu’il lui proposait. Elle avait envie de l’accepter. Et ce baiser confirmait son choix. Les mains de celui qu’elle aimait ne furent pas baladeuses. Elles étaient tendres et respectueuses. Ses lèvres descendirent le long du coup de la jeune fille, qui frissonna à leur contact. Mais elle sentit alors quelque chose d’inattendu. Pourtant, elle ne broncha pas. C’était comme si elle avait toujours attendu ce moment. Les dents du jeune homme s’enfoncèrent dans sa chair laiteuse. Le sang coula. Selinka frissonna à nouveau, et ferma les yeux. Petit à petit, elle bascula dans une douce torpeur. Mais avant qu’elle ne plonge de l’autre côté, il la réanima doucement et lui fit boire quelques gouttes de son propre sang. Elle les avala avec un certain plaisir, et se sentit ensuite défaillir. Puis, plus rien.

Vie après la transformation : Lorsqu’elle se réveilla, elle était allongée dans un trou noir. Une tombe… L’avait-on enterrée vivante ? Elle paniqua alors, cognant contre les planches au-dessus de sa tête. Et, à sa grande surprise, celle-ci se brisèrent. C’était comme si elle était soudain devenue puissante… Elle donna des coups de poing jusqu’à voir la lumière du jour. La lumière du jour ? Non, c’était beaucoup trop dangereux… Mais c’était la nuit qui la surplombait. Elle se redressa et sortit de son trou. Elle réalisa qu’elle se trouvait effectivement dans un cimetière. Derrière elle, une pierre tombale indiquait son nom. Etait-ce un cauchemar ? Elle s’épousseta et regarda autour d’elle. Il n’y avait personne alentours. Oui, elle était certainement en train de rêver. Elle se rappela qu’avant de s’endormir, elle était dans les bras de son amoureux… Elle fit quelques pas, un peu désorientée. Si elle ne rêvait pas, il fallait qu’elle retourne à Poudlard, sinon les gens allaient s’inquiéter. Mais tandis qu’elle se dirigeait vers l’école, un jeune homme fit brusquement son apparition près d’elle. Comme s’il avait couru à toute vitesse jusqu’à elle. Elle en eut le souffle coupé.

- Alors, comment trouves-tu ta nouvelle condition ?
- De quoi tu parrles ? Qu’est-ce que tu m’as fait exactement ?
- Ce que tu voulais, Selinka. J’ai fait de toi un vampire.

La jeune fille fut complètement abasourdie.

- Un vampirre ? Tu veux dire que je suis rréellement morrte ?
- Disons plutôt que tu es immortelle, à présent.
- Mais, je vais devoirr me nourrrir de sang ?
- Oui, et tu devras vivre la nuit, mais ça, tu y es déjà habituée n’est-ce pas ? Vois le bon côté des choses, non seulement tu es libre, mais en plus tu as une force et une vitesse surdéveloppées. Tu peux lire dans les pensées aussi.

Selinka ne savait pas vraiment comment elle devait réagir. Elle avait déjà entendu parler des vampires, et n’avait jamais réellement envié leur condition. Elle avait des points communs avec eux, mais au moins elle n’avait pas à se nourrir de sang.

- Viens vivre avec moi, Selinka, tu apprendras tout ce que tu dois savoir.

La jeune fille le suivit. Contrairement à ce qu’elle eût pu penser, il n’habitait pas dans une crypte mais dans un coquet appartement à New-York. Chaque nuit, il sortait pour chasser, et Selinka venait avec lui. Sa condition finit par lui plaire. C’était grisant et, surtout, on se sentait vraiment libre. Bien sûr, elle avait du mal à maîtriser ses pouvoirs de vampire. Mais elle était avec celui qu’elle aimait.

Et, un jour, le temps fut venu pour elle de réaliser son rêve. Sa vengeance. Malheureusement, suite à sa mort, ses parents et sa sœur étaient retournés en Sibérie. Mais elle se promit de les retrouver un jour. Elle décida de se tourner vers Cole en attendant. Elle ne mit pas longtemps à le retrouver, il était toujours à Poudlard. Elle ne pouvait pas s’approcher trop près de l’école, alors elle attendit chaque soir, cachée dans l’ombre, qu’il apparaisse. Une nuit, le jeune homme et deux de ses amis se rendirent dans la forêt invisible, sans doute pour relever un quelconque défi. C’était une chance inouïe pour Selinka, qui les suivit discrètement. Elle attendait le moment propice pour apparaître. Et il se présenta.

- Bonsoirr, Cole.

En la voyant, les trois garçons se mirent à hurler et s’enfuirent en courant. Mais la jeune fille était bien plus rapide et, laissant les autres continuer, elle coupa la route à Cole.

- J’ai dit : bonsoirr, Cole. Ce n’est pas poli de s’enfuirr sans répondre.
- Mais, tu es morte ! Qu’est-ce que tu es ? Un fantôme ?
- Peut-êtrre bien. Ou peut-êtrre que tu es en trrain de rrêver, et que je viens te parrler dans ton sommeil. Je me suis dit que tu avais besoin de rréconforrt aprrès le déparrt de ta chèrre Smeïana.
- Ta présence ne me réconfortes pas du tout !
- Tu es sûrr ? Pourrtant, à une époque, je n’étais pas si rrepoussante, n’est-ce pas ?

Le jeune homme ne répondit rien. Selinka se rapprocha de lui, l’acculant à un arbre.

- Tu es toujourrs aussi beau, Cole. Toujourrs aussi attirant. Je comprrends pourrquoi ma sœurr était folle de toi. Et je l’étais aussi.
- Arrête ça !
- Vrraiment ? Tu veux que j’arrrête ? Quel dommage, pourr une fois que j’acceptais avec plaisirr de me donner à toi…

Elle se pressa contre lui et fit glisser ses délicates mains sur la peau du jeune homme, qui frémit à leur contact.

- Arrête… Tu es morte, tu n’existes pas…
- C’est ça, Cole, je n’existe pas… Ce que tu rressens est imaginairre… Tout est dans à tête…

Elle accentua ses caresses tout en déshabillant le jeune homme, et fit glisser ses lèvres le long de son torse, jusqu’à lui prodiguer l’ultime caresse, celle que tous les hommes apprécient, et que Cole apprécia particulièrement… mais n’eut pas le temps d’en profiter jusqu’à au bout. Car Selinka mordit avec violence, provoquant un hurlement inhumain de la part du garçon. Elle se releva, les lèvres pleine de sang. Sa victime se tordait de douleur. Elle pouvait lire une intense horreur dans ses pensées et en fut ravie.

- Rrappelle-toi Cole, c’est dans ta tête. Mais ne t’inquiète pas, je vais mettrre fin à ton cauchemarr. Tu vas rretrrouver un sommeil paisible.

Sur ces mots, elle le plaqua contre l’arbre et planta ses dents dans le cou du jeune homme, buvant allègrement son sang, éprouvant un intense plaisir, si intense qu’elle en eut presque un orgasme, tandis que le Serpentard tressautait, perdant peu à peu la vie. Ce fut sans doute là l’un des meilleurs moment que connut la jeune fille. Et ça ne faisait sans doute que commencer.

La neige est dangereuse, la neige est criminelle...

Famille : Dwayne Snowlake est un brillant membre du département de la coopération magique internationale au ministère de la magie. Les cheveux blonds coupés court, il a un regard bleu glacial, le sens de l'autorité et de l'ambition à revendre. C’est un ex-Serpentard. A l'âge de 21 ans, Dwayne se rendit au Japon pour son premier voyage diplomatique. Là-bas, il fit la connaissance de Yumi Koizumi, jeune diplomate comme lui et tout aussi douée. Dwayne la trouva splendide avec ses longs cheveux noirs si lisses et soyeux et son petit nez en trompette. Il fut également conquis par sa forte personnalité. Totalement sous le charme et réciproquement, il retourna au Japon plusieurs fois par la suite pour la retrouver, puis lui proposa de venir vivre chez lui, en Angleterre. Après des semaines de réflexion, très amoureuse et captivée par le style de vie à l'occidentale, Yumi décida de le suivre. Ils se marièrent à Londres en 1987. Dwayne avait alors 24 ans, Yumi 21. Mais l’année suivante, Dwayne fut muté en Sibérie, et le couple s’installa là-bas. Deux ans plus tard naquit leur première fille, Selinka et, trois autres années après, Smeïana. Cette dernière, brune comme sa mère, a de superbes yeux verts et un minois à tomber par terre [la suite de rimes est involontaire =) ]. Elle est fine et gracieuse et sa peau ne comporte aucun défaut. Pour Selinka, elle a toujours représenté la perfection, alors qu'elle-même n'est, à son sens, qu'un assemblage de défauts physiques. Et pourtant, la neige est si exquise malgré ses imperfections...

IV. Informations complémentaires

Composition de la Baguette :

18 cm, bois de saule et larme de phénix (pour la rendre plus forte dans la maladie). C'est Ollivanders qui lui a apporté cette baguette, parmi d'autres à essayer, puisqu'elle était dans l'incapacité de se rendre au Chemin de Traverse. Aujourd’hui, elle n’en a évidemment plus besoin.

Métier :

Aucun, elle vit de larcins.

Camp :

Le mal, sans aucun doute.

Type de créature :

Vampire, vous l’aurez compris.

Don particulier :

Etre vampire, c’est déjà pas mal.

V. HJ - Vous

Age :

Petits curieux !

Niveau en RP :

Ma fiche est là pour que vous puissiez en juger ^^

Présence /7 :

De 4 à 7 selon les moments.

Personne sur votre avatar ?

La sublime Nina Brosh.

Code du Règlement :

{Oh my god!}

Comment nous avez-vous connus ?

Quelqu’un m’a invitée ici Wink

Prof

Welcome,
Et bien, je n'ai rien à redire, tu es donc validée, amuses toi bien Wink

+ 4 pour ta fiche aussi :)

Merci, la validation a été rapide ! ^^